FRANCE ÉNERGIE NUCLÉAIRE

Dans une démarche qui souligne l’équilibre entre l’ouverture des frontières économiques et la sécurité nationale, la France a mis un terme à l’acquisition de ses fournisseurs nationaux de pièces nucléaires Segault et Velan SAS par le géant américain Flowserve.

Le rejet de cet accord met en lumière la position inébranlable de la France quant au maintien du contrôle sur les technologies stratégiques, même si celle-ci continue d’être un point chaud pour les investissements étrangers.

Préoccupations stratégiques concernant la souveraineté

Le projet de rachat a attiré beaucoup d’attention plus tôt cette année, se transformant en un test décisif pour la détermination de la France à maintenir sa souveraineté industrielle. Le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, s’est retrouvé à jongler avec le double rôle de promouvoir la France en tant que domaine lucratif pour les investisseurs étrangers et de sauvegarder le contrôle de la nation sur des technologies cruciales.

Segault, une entité moins connue résidant dans le département français de l’Essonne, joue un rôle déterminant dans la fourniture de composants pour les sous-marins à propulsion nucléaire fabriqués par le groupe public Naval. De plus, elle fabrique des vannes industrielles indispensables à l’exploitation du célèbre porte-avions français Charles de Gaulle. Velan SAS joue également un rôle crucial en fournissant des composants essentiels aux centrales nucléaires du pays.

Le veto français et les relations internationales

L’annonce par Flowserve de l’acquisition du groupe canadien de vannes industrielles Velan a suscité un examen minutieux de la part des autorités françaises. L’intention était claire: examiner la transaction minutieusement et, si nécessaire, exclure les filiales françaises de Velan de la transaction pour des raisons stratégiques. Soulignant une discorde potentielle entre la position économique ouverte de la France et ses intérêts stratégiques, Flowserve dans un communiqué officiel a noté:

“Nous ne pensons pas que la décision soit conforme à l’objectif déclaré du gouvernement français d’encourager les investissements étrangers dans l’économie française”.

Défense et économie : une danse délicate

Sébastien Lecornu, ministre français de la Défense, faisait partie des personnalités éminentes qui se sont opposées au rachat plus tôt cette année. Cependant, la décision finale revenait au ministre de l’Économie, marquant un chapitre important dans le parcours actuel de la France visant à délimiter les frontières entre ouverture économique et autonomie stratégique.

Un haut responsable du ministère français de l’Economie, s’exprimant sous couvert d’anonymat en raison du caractère sensible du sujet, a défendu cette décision:

“Dans une situation où les enjeux de sécurité sont importants, nous n’hésitons pas à bloquer une transaction, même si c’est évidemment une mauvaise nouvelle pour tout investisseur. Nous suivons les règles de manière classique et les Américains font de même de leur côté, mais je ne pense pas que cela soit de nature à accroître les tensions.”

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By Geneve